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Mai Ly
Việt Dương Nhân

Chapitre 5

Vers la fin de l’après-midi, tante Trầm revint la chercher et elles repartirent toutes les deux sur Saigon. Bien qu‘elle se sente soulagée de ce qui lui arrive, elle est cependant encore très inquiète... Le car débarque à Chợ-lớn, nos deux voyageuses changent de moyen de locomotion, elles prennent un petit vélomoteur transformé en microbus, comme celui de James Bond !
Arrivées chez elle à Xóm-Củi, tante Trầm sort quelques vieilles affaires de Y‰n, la petite Mai Ly va se rafraîchir et se changer.  Au bout de  quelques jours, au soir du troisième jour du Nouvel An (Tết), au cours du repas du soir, tante Trầm lui annonça :
- Dès que nous aurons terminé de dîner, je vais te présenter chez Monsieur et Madame TÃn, tu vas faire leur connaissance !
- Oui, ma tante.
Le repas terminé, Mai Ly s’apprêtait à débarrasser la table et faire la vaisselle, mais tante Trầm l’arrêta :
- Laisse, Chị Tám va s’en occuper, allons-y toutes les deux, on nous attend.
Elles arrivèrent dans une petite boutique de détaillant en riz TÃn-Phát. De l’intérieur parvint une voix :
- Qui es là ?
- C’est moi, Trầm !
Une dame arriva :
- Bonsoir, tante Trầm ! Bonne année, vous allez bien ?
- Merci de vos vœux, à mon tour de vous présenter à vous-même et à toute votre famille les meilleurs vœux d’une année heureuse et prospère ! Je profite de l’occasion pour vous amener ma nièce Mai Ly, j’ai entendu dire que vous avez besoin de quequ‘un pour accompagner les enfants à l’école ? Viens, Mai Ly ! Viens saluer madame Tấn
- Bonjour, Madame !
- Bien, comment t’appelles-tu et quel âge as-tu ?
- Je m’appelle Mai Ly et j’ai treize ans.
- Viens, n’aies pas peur. Tu peux m’appeler Grande Sœur ! Tu es comme ma petite sœur qui s’appelle Thu Cúc, elle vient d’avoir ses douze ans .
Tout en parlant, madame Tấn prend la main de Mai Ly, elle demanda vivement :
- Qu’est-il arrivé à tes mains ? As-tu mal ? Reste ici avec moi, je vais te donner un peu de pommade et il n’y paraîtra plus dans quelques jours.
- Mai Ly devant cette marque d’affection ne put retenir ses larmes et s’appuya sur elle.
Tante Trầm voyant cela, continua :
- Hélas, madame! C’est parce qu’elle avait à laver le carrelage avec du savon et le calcaire de l’eau lui a rongé tous les ongles des mains et des pieds aussi.
- Ma pauvre petite ! Tante Trầm ! Vous pouvez me la laissez en ce troisième jour du Nouvel An, c’est aussi bien .
- Oui, si vous le désirez.
Tante Trầm se retournant vers Mai Ly lui recommanda : 
- Ecoute, tu restes ici avec madame Tấn. Demain, je t’apporterai tes affaires. 
- Oui, ma tante.
Ba Trầm continua avec madame Tấn :
- En fait, Mai Ly ne possède que l’habit qu’elle a sur elle et ce sont les affaires de Yến !
- Ah bon ! Il est tard, ne vous inquiétez pas, je vais m’occuper de la petite.
En s’adressant à la petite Mai Ly elle continua :
- N’aies pas peur !
- Oui, madame.
 Tante Trầm allait prendre congé, elle s’approcha de Mai Ly pour la rassurer :
- Tu restes là, madame Tấn sera certainement très gentille avec toi; écoute bien ce qu ‘elle te dira de faire, n’est-ce pas !
- Oui, ma tante, je vous remercie beaucoup... et pour l’habit que je porte  ?
- Ce n’est pas grave, ce sont d’anciennes affaires de Yến. Je te ferai apporter tes affaires plus tard quand j’aurai fini de les faire nettoyer. Bien, je vais m’en aller. Sois gentille ! Au revoir Madame, je vous remercie d’avoir bien voulu accepter ma petite Mai Ly.
- C’est tout à fait naturel, ne vous inquiétez pas .
Ba Trầm repartie, madame Tấn jetta un coup d’oeil à la grande pendule, il était déjà plus de minuit, elle se sentait pleine de compassion pour la fillette. Toute la maisonnée étant déjà endormie, elle proposa à la fillette de faire de même :
- Mai Ly, allons nous coucher, je vais te préparer un hamac avec un moustiquaire; la nourrice et les deux enfants Việt et Mỹ sont déjà allés se coucher. Ne crains rien, suis-moi.
- Oui, madame.
Mai Ly suivit madame Tấn. Celle-ci se dirigea vers l’intérieur de la maison et prépara un lit pour la petite. Mai Ly est quelque peu inquiète... mais elle s’endormit tout de même aussitôt jusqu‘au lendemain matin.
Dès son réveil, Mai Ly se mit à ranger les affaires, madame Tấn était en train de descendre l’escalier, voyant la petite déjà levée, elle lui demanda :
- Alors, as-tu bien dormi ?
- Oui, Grande Sœur, très bien.
- Il n’est que huit heures, c’est encore tôt, les cafés ne sont pas encore ouverts. Il n’y a que la nourrice en ce moment, Út bếp qui s’occupe de la cuisine et chị Lẹ qui s’occupe de l’entretien sont retournées chez elles pour la Fête du Nouvel An. Elles vont arriver ce soir. Tiens, voilà ta serviette et tes affaires de toilette, va te laver et te préparer, la salle d’eau est là. Dès que mon mari et les enfants seront levés, nous irons tous en ville prendre le petit déjeuner.
Quelques minutes plus tard, monsieur TÃn descendit, puis les deux enfants arrivèrent avec la nourrice, madame TÃn dit à la nourrice :
- Nourrice, une fois que vous aurez fini de préparer les enfants, nous irons prendre notre petit déjeuner au marché  Xóm-Củi.
La nourrice Chị Vú et monsieur Tấn en appercevant Mai Ly, se demandaient.... Madame Tấn fit les présentations :
- Voici Mai Ly ! Petite Mai Ly ira à Thị-Nghè avec les deux enfants. C’est la nièce de madame Trầm, notre voisine.
Monsieur Tấn regarda sa femme et la nourrice :
- Et nourrice... ?
- Tu oublies que j’attends un autre bébé !
- Ah oui ! C’est vrai, je suis impardonnable !
Lorsque tout le monde fut prêt, madame TÃn dit :
- Allons-y, dépêchons-nous ! Après le petit déjeuner, nous avons encore à nous arrêter au marché. C’est le quatrième jour de l’An, tout le monde commence à sortir, le marché va être noir de monde !
 La nourrice Vú suggéra :
 - Madame, il y a encore de quoi manger à la maison, les gâteaux de riz, le porc au caramel et les légumes, nous n’avons pas besoin de faire le marché.
 - Nous verrons cela plus tard. Allons-y !
 Toute la maisonnée se rendit au petit café du marché Xóm-Củi. Mai Ly était encore toute intimidée, elle se sentait comme  une intruse. Cependant madame Tấn l’entourait de délicates attention, elle se mettait toujours à côté d’elle et lui parlait, posait des questions. Mai Ly se sentait toute heureuse : ‘’J’ai vraiment de la chance ! Mes patrons sont jeunes, compréhensifs et simples, cette fois-ci la chance a tourné ! ".
 Du marché Xóm-Củi, au dépôt d’autobus quai Bình-Đông il y a juste cent deux cents mètres. Sur le chemin, Mai Ly restait pensive, mais son cœur était en fête. Arrivés dans le café, madame Tấn plaça Mai Ly à côté d’elle, voyant la petite toute intimidée, elle la rassura :
- Mai Ly ! Vas-y, tu peux commander tout ce qui te plaît, ne crains rien.
Elle s’adressa à la nourrice chị Vú :
- Nourrice, vous savez ce que les enfants mangent d’habitude. Et toi, mon cher époux, qu‘est-ce qui te fait plaisir aujourd’hui ?
Mai Ly demanda un bol de nouilles, la nourrice s’occupait des deux enfants Việt et Mỹ. Monsieur et madame Tấn commandèrent des petites bouchées, les spécialités à la vapeur, ils prirent comme boisson des jus d’oranges. L’atmosphère était paisible et heureuse, celle d’une petite famille unie en ce début d’année ; après le petit déjeuner, ils allèrent faire un tour au marché, madame Tấn achèta quelques fruits et des fleurs puis ils rentrèrent chez eux.
Une belle journée venait de passer, Mai Ly venait d’intégrer dans une famille heureuse qui lui était totalement étrangère, sans aucun lien de parenté avec elle.
Le lendemain, au cinquième jour du Nouvel An, sa tante lui rapporta le reste de ses affaires :
- J’ai entendu dire que ce soir monsieur Tấn va t’accompagner toi et les deux enfants à Thị-Nghè. En fin de semaine, il ira vous chercher pour vous ramener ici. Sois bien polie et obéissante avec sa famille !
- Oui, ma tante.
Mai Ly regardait sa tante Trầm pleine de gratitude et se disait :‘’Pourquoi ne peut-on rester ici et doit-on aller à Thị-Nghè ? Comment cela va-t-il se passer avec la famille de madame TÃn ? Mais que faire ? Tout dépend d’eux !’’
Monsieur Tấn conduisait la petite Vespas-Italie jusqu’au marché de Thị-Nghè devant une boutique au nom de HÜng-Thành, c’était une petite épicerie qui vendait du riz, du charbon et autres produits alimentaires,... monsieur Tấn laissa descendre Việt, MÏ et Mai Ly. Après avoir cadenassé sa vespa, il frappa à la porte de la boutique Hung-Thành. Quelqu‘un vint leur ouvrir, la table était mise, le repas prêt à servir. Madame Nhung, la belle-mère de monsieur Tấn accueillit d’abord ses deux petits-enfants et demanda :
- Qui est-ce Tấn ?
- Mère, c’est petite Mai Ly qui est là pour accompagner les enfants Việt et Mỹ. Mai Ly a déjà treize ans, mais elle a dû arrêter l’école depuis un an.
Madame Nhung regarda Mai Ly puis tourna son regard vers son mari , monsieur Nhung et ses enfants :
- C’est fantastique ! Mai Ly semble avoir quelque chose de notre fille Cúc !
La dénommée Cúc se pointa prestement à côté de Mai Ly :
- C’est vrai ! Grande sœur Mai Ly a la même taille que moi. Quel âge as-tu ? Nous devons avoir le même âge, je parie ?
Mai Ly voyant l’attention de toute la famille concentrée sur elle, se sentait  passablement gênée... Intimidée, elle se résolut à répondre d’une toute petite voix:
- J’ai treize ans.
Cúc continuait :
- Tu vois, je n’en suis pas loin ! Tu as juste un an de plus que moi !
Madame Nhung fit asseoir Mai Ly près d’elle, puis la regarda longuement, elle avait un visage souriant mais semblait préoccupée  :
- Mettons-nous à table. Tu doit rentrer à Xóm-Củi. Demain, c’est le premier jour d’ouverture de la nouvelle année, il y aura pas mal de travail à faire.
Monsieur Tấn, Việt, Mỹ et Mai Ly se mirent à table, outre madame Nhung, il y avait Cúc, Lan, Hoa, Thành, Hung, Chị Hai, la cuisinière et Chị Chín, la lavandière. Le repas terminé, monsieur Tấn embrassa ses deux enfants :
- Việt, Mỹ ! Soyez gentils avec chị Mai Ly, vous devez l’écouter ! Elle va s’occuper de vous, vous conduire à école et elle jouera avec vous. Je m’en vais, il se fait tard.
- Bien papa, nous serons très gentils. Bisous !
Monsieur Tấn se retourna vers monsieur et madame Nhung :
- Je vous confie Mai Ly pour surveiller Việt et Mỹ. Si vous pensez que Mai Ly désire reprendre sa scolarité, vous pourrez l’inscrire au cours spécial du soir. Mai Ly fait partie d’une famille honorable à Bình-Chánh. Elle est orpheline et n’a personne pour s’occuper d’elle  !
Madame Nhung entendant cela était très émue, elle lui dit :
- Ne t’inquiètes pas, la petite Mai Ly semble gentille et bien éduquée. Il se fait tard, rentre vite. Fais attention en chemin. A la fin de la semaine, tu pourras venir les reprendre.
- Oui, mère, je vous remercie, je m’en vais. Au revoir, tous !
Dans la boutique Hung-Thành seules la petite Cúc et madame Nhung étaient attentionnées envers Mai Ly. Monsieur Nhung, Thành, Hung, Lan et les deux femmes de service lui étaient indifférentes, tandis que Hoa semblait prendre ombrage de sa présence.
Après le repas, toute la famille rejoignit la maison familiale qui se trouvait à quelques pâtés de maison, près de là ; seules les deux femmes de service restaient dormir à la boutique. Mai Ly dormait à l’étage avec Việt, Mỹ et Cúc.
C’était la première nuit pour Mai Ly dans une nouvelle demeure. Cúc affectionnait particulièrement Mai Ly depuis qu‘elles s’étaient trouvées ressemblantes l’une à l’autre. Monsieur, madame Nhung, Hoa, Lan, Hưng, Thành, eux dormaient au rez-de-chaussée.
*  
Le temps s’écoulait paisiblement. Mai Ly était considérée par madame Nhung comme sa propre fille, Cúc aussi était toujours de connivence avec Mai Ly comme avec une sœur de même âge. Elles se partageaient tout. Chaque fois que madame Nhung achetait quelque chose pour Cúc que ce soit un vêtement, un petit bijou... Mai Ly avait la même chose. Mai Ly et Cúc semblaient être des jumelles gémellaires. Mai Ly avait seulement la peau légèrement plus claire que Cúc. A tous ceux du voisinage , madame Nhung présentait : "La petite Mai Ly et Cúc sont des sœurs jumelles, dans leur enfance un chamane nous a déconseillé de les élever ensemble, c’est pourquoi, nous avions dû les séparer jusqu‘à maintenant...."
 
 

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